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Exposition : plongée dans les mondes connus de James Cameron

La Cinémathèque française accueille une superbe exposition consacrée au réalisateur hollywoodien, et particulièrement à ses nombreux croquis. Et oui, « Terminator » comme « Avatar » sont d’abord nés sur des bouts de papier…

Cameron expo.jpg« Terminator », « Aliens, le retour », « Titanic », « Avatar »… James Cameron n’a jamais fait dans la demi-mesure. Et c’est même l’une des clés de son immense succès planétaire. Il n’y avait donc aucune raison que l’exposition qui lui est consacrée à la Cinémathèque française, depuis le 4 avril jusqu’au 5 janvier 2025, donne dans la litote. C’est toute l’armada du cinéaste qui a débarqué à Paris pour « l’Art de James Cameron », plongée vertigineuse dans l’arrière-cuisine de l’univers mental de l’artiste. Notamment à travers ses nombreux croquis préparatoires. Au total, près de 300 pièces, dont certaines inédites tirées de sa collection privée, aident à comprendre le processus créatif du réalisateur de 69 ans, ainsi consacré par le panthéon du cinéma au pays qui a vu naître le septième art.

Pour lui, tout a commencé de l’autre côté de l’Atlantique, dans son Ontario natal. Devant un poste de télévision, au milieu des années 1960, James Cameron s’émerveille devant les histoires que lui racontent les films. Il s’applique alors à les recopier, plus ou moins fidèlement, sur du papier.

C’est aussi le point de départ de l’exposition : une exceptionnelle série de dessins réalisés alors qu’il n’a qu’une dizaine d’années. La créativité vient de loin. Dans son cas, d’il y a quasiment soixante ans. S’y trouvent quelques pépites comme une planche inspirée d’un comics Marvel digne d’une bande dessinée professionnelle ou une reproduction du combat entre un dragon et un cyclope tiré du « Septième Voyage de Sinbad », de Nathan Juran (1958).

L’homme de Vitruve façon cyborg

Avec les années, le trait s’affine. Ses obsessions s’étalent sur les murs de l’exposition. Un pan entièrement rempli de dessins de jeunesse laisse présager ce que sera bien son univers cinématographique. Ici, des robots et des gros pistolets. Là, des créatures étranges et des femmes peu vêtues.

Partout, de la destruction. Un ado, en somme… Avec le talent en plus. Il mettra à profit cette faculté dès son arrivée à Hollywood, comme petite main de l’industrie pour les productions de Roger Corman. Notamment comme affichiste pour arrondir ses fins de mois sans trop d’efforts. Un poster, montrant une armée de piranhas aux dents acérées devant une paire de jambes, fait la passerelle entre les deux vies de James Cameron. Le dessinateur devient réalisateur avec « Piranha 2 : les tueurs volants » (1981), son premier film, qu’il a longtemps renié et dont il signe le dessin.

Le voilà définitivement dans la cour des grands avec son premier vrai long métrage : « Terminator ». Une salle lui est dédiée, avec l’entêtante musique de James Horner et une copie signée du réalisateur de l’homme de Vitruve façon cyborg. Ses grands films sont nés sur du papier.

La preuve par des dizaines de croquis mis en regard d’extraits vidéo. La légende veut que « Terminator » provienne d’un cauchemar mêlant apocalypse nucléaire et invasion d’humanoïdes, griffonné au réveil. L’original a disparu mais les autres travaux préparatoires du diptyque laissent pantois tant ils confirment que le cinéma, avant d’être un scénario, est une image.

La matrice « Xenogenesis »

Celles de « Xenogenesis » sont d’ailleurs les plus surprenantes car ce projet amateur n’a jamais donné de long métrage. Seul un court, financé par un groupe de dentistes à la recherche d’une niche fiscale, a vu le jour en 1978. Dans ces dessins, tout James Cameron s’y trouve déjà : l’histoire d’amour, la planète bioluminescente, une femme en bleu, un homme au bras mécanique, le vaisseau spatial… Autant de motifs réutilisés dans toute son œuvre, de « Terminator » à « Avatar 2 », en passant par « Abyss » ou « Aliens, le retour ». « Je n’ai que quelques idées que je recycle en boucle », a-t-il lâché au média Konbini, lors de sa venue en France pour l’inauguration.

Devant les bustes des Na’vis ou le Xénomorphe, les yeux des visiteurs se font de plus en plus ronds. Mais c’est bien la salle consacrée à « Titanic » que l’on pourrait qualifier de clou du spectacle. Peut-être la partie la plus humaine de l’exposition-monstre, avec l’original du dessin de Rose fait, non pas par Leonardo DiCaprio, mais James Cameron lui-même. Ou une esquisse inédite du carnet de Jack, représentant une prostituée unijambiste, coupée au montage pour laisser place à l’imagination.

On ne rentre pas tous les jours dans la tête de l’un des plus grands cinéastes vivants. La monographie « l’Art de James Cameron » nous fait pénétrer dans sa chambre de grand enfant pleine de jouets grandeur nature et de bouts de papier crayonnés. Une biographie dans laquelle on peut se balader.

Source l'Humanité

Diego DIAZNombre de pages : 13220 €
Format(s) : Papier EPUB PDF

 

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