À l'unanimité, la presse française de 1936 salua la verve satirique et le génie comique du nouveau film de Charlie Chaplin.
Au printemps 1936 sort en France Les Temps modernes, ultime film muet de et avec Charlie Chaplin, dans lequel son personnage de Charlot, ouvrier d'usine sur une chaîne de production, tente de survivre aux conditions de travail du monde industrialisé. La presse française, qui attendait depuis cinq ans le successeur des Lumières de la ville, y voit immédiatement une immense réussite.
Sources Retronews
Le Matin est dithyrambique :
« Et comment résister à ce comique si direct qu'il provoque le rire immédiat, physique, rebondissant à la réflexion tant il s'y mêle une qualité humaine. Cette gaieté, détente de la tristesse, compensation des duretés subies, refuge d'une volonté qui ne veut pas s'abandonner, s'impose sous une forme caricaturale pour atténuer le drame et la tragédie. Elle est le fait d'un courage et d'une ténacité qui sont un des côtés les plus attachants de l'art, du génial mime qu'est Charlie Chaplin. »
Tout comme L'Écho de Paris :
« Charlie Chaplin est Charlie Chaplin, c'est-à-dire — en 1936 tout comme en 1916 — le plus grand "bonhomme" que l'art cinématographique ait encore produit. »
Midinette, sensible à l'humanisme du réalisateur-acteur, écrit :
« Nous aimons Charlot parce qu'en dépit de tout et de tous, il continue à se battre pour un idéal alors que depuis longtemps, nous avons, pour la plupart, abandonné la lutte, et que nous nous courbons devant les plates mais inexorables réalités de l'existence. »