À n’en pas douter, Marinette fera date. Mercredi 7juin, le public découvrira sur grand écran le premier film de fiction relatif à la vie d’une sportive française.
Celle-ci est d’exception : la footballeuse Marinette Pichon, meilleure marqueuse de l’équipe de France jusqu’en 2020, femmes et hommes confondus, avec 81 réalisations en 112 sélections, dont la carrière s’étira de 1991 à 2007.
Mejdaline Mhiri pour l'Humanité
En réalité, il est incroyable que le parcours de l’ancienne tricolore n’ait été mis en images plus tôt tant il tient de l’extraordinaire, du magique. Une puissante leçon de résilience et de détermination.
Née à Bar-sur-Aube en 1975, dans une famille sur laquelle règne un père violent, alcoolique, d’ailleurs condamné à dix ans de prison en 2000 pour agression sexuelle sur sa belle-mère infirme, Marinette Pichon n’a qu’une seule échappatoire : le football. Elle y consacre tant de temps qu’elle en devient une attaquante redoutable.
La porte des Bleues s’ouvre rapidement, puis celle de l’Amérique : la dribbleuse sera, tous genres confondus, la première Française à signer un contrat professionnel chez l’Oncle Sam en 2001. Pionnière dans bien des domaines, désormais reconvertie en consultante pour le service public, Marinette Pichon est l’une des rares athlètes à avoir évoqué publiquement son homosexualité durant sa carrière et, plus tard, sa bataille, avec sa compagne championne handisport de basket, pour avoir un enfant via une PMA en Belgique.
Marinette Pichon fut aussi la deuxième femme en France à obtenir un congé paternité.