Charles Aznavour et Giovanna Ralli, Horace 62
Charles Aznavour disparu le 1 octobre 2018 à l'âge de 94 ans était aussi comédien. Une activité loin d'être marginale dans sa carrière. Entre films de cinéma et téléfilms, il s'est vu confier 80 rôles. De vieil Arménien en vieux Juif, de Truffaut à Chabrol en passant par Granier-Deferre et Volker Schlöndorff, il a été récompensé en 1997 par un César d'honneur pour l’ensemble de sa carrière.
Charles Aznavour a commencé au cinéma dès 1936. Le petit Shahnourh Varinag Aznavourian a alors 12 ans et il est à l'affiche de "La guerre des gosses" de Jacques Daroy. Mais son premier film très important sera tourné deux ans plus tard, "Les disparus de Saint-Agil" de Christian-Jaque, un film que l'on dirait aujourd'hui chorus avec une pléthore d'artistes de premier plan et parmi les adolescents acteurs, deux autres jeunes appelés à une carrière dans la chanson, Marcel Mouloudji et Serge Reggiani !
Dès lors, Aznavour n'arrêtera plus de tourner. François Truffaut lui donne l'occasion de se faire remarquer avec l'un de ses rôles les plus marquants. Dans "Tirez sur le pianiste", il tient tête à des truands qui en veulent à son frère. Il passe ainsi du musicien timide à l'homme déterminé.
Charles Aznavour a interprété nombre de personnages issus des pays de l'est. Arménien, bien sûr, mais aussi Juif , tantôt sépharade comme dans "Mangeclous" de Moshe Mizrahi en 2006 d'après Albert Cohen, et tantôt ashkenaze dans "Yiddish connection" en 1986 de Paul Boujenah dont il cosigne le scénario. II sera grec aussi dans l'impressionnant "Les fantômes du chapelier" de Claude Chabrol en 1982.
Le chanteur-acteur ne dédaignera pas le petit écran et participera à de nombreux tournages de téléfilms.
Charles Aznavour recevra en 1997 un césar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière... une carrière qui était alors loin d'être achevée.